Et si
les équipementiers français se payaient sur la base des mêmes
ratios que l'Américain DELPHI ?
L'équipementier Delphi
Automotive a publié ses comptes trimestriels le 1er mai 2013
(fête du Travail...) : CA en baisse de 6% à structure
constante, à 4024m $, EBITDA en faible baisse (-4%), surtout en
raison des mesures de restructuration, Bénéfice Net de 276m,
nettement inférieur à celui de T1 2012 (342m), malgré une forte
chute des impôts payés.
Toutefois, les analystes américains
vont probablement accorder davantage d'importance au bpa retraité
(hors donc charges de restructuration et hors frais liés aux
retraites des salariés), lequel passe de 1,05 $ à 1,07 $.
L'élément essentiel mis en lumière
lors de cette publication, c'est la grande confiance affichée par
DELPHI concernant son avenir à court et moyen terme. Parmi les
facteurs d'optimisme ayant occupé une grande importance pendant la
conf call de mercredi, on peut citer :
- La part croissante des commandes en Asie ;
- Les effets favorables d'une acquisition faite en mai 2012 : MVL, ex filiale du fabricant de connecteurs FCI (ex Framatome), d'ailleurs payée au prix fort (environ 110% du CA) ;
- Pas de remboursement significatif de dette avant … 2018 ;
- Un taux d'impôt extrêmement faible (16%)
- Les meilleures perspectives de GM, qui reste le premier client de Delphi.
L'optimisme chez Delphi est si fort que
le Management envisage une marge meilleure au S2 qu'au S1, alors que
ce dernier est généralement meilleur que S2 (c'est d'ailleurs le
cas pour beaucoup d'équipementiers européens, dont MON), en partie
en raison de l'effet des restructurations, principalement « in
expensive Western Europe », pour reprendre l'expression
utilisée par le Management.
Sur la base des cours du jeudi 2 mai
(environ 45 $), et un bpa 2013 prévisionnel d'environ 4,30 $, le P/E
2013 ressort à 10,5, ce qui, en effet, est relativement bon marché,
surtout par rapport à certains équipementiers américains (Borg
Warner affiche par exemple un P/E de 14 sur 2013). La Direction de
Delphi souhaiterait qu'un re-rating ait lieu, par exemple sur la base
d'un P/E de 12 sur 2013. Le broker américain Baird a ainsi un
objectif de cours de 53$ (+18% par rapport aux cours actuels).
On notera, pour ce qui nous concerne,
que, si le marché français voulait donner aux équipementiers cotés
à Paris des P/E de 12 fois 2013, le potentiel de hausse serait
considérable pour certaines valeurs : notre valeur favorite,
Montupet, verrait son cours se stabiliser autour de 42
euros (+180%), Plastic Omnium verrait son cours grimper
jusque environ 45 euros (+20%). Quant à Valeo, son
objectif de cours ressortirait à 60e (+30%).
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