jeudi 26 septembre 2013


Le fonds « Best Business Models » de MONTPENSIER FINANCE (MF)


Ce fonds, créé en mai 2003, porte un nom très flatteur, qui a attiré mon attention. Si ce fonds investissait réellement dans des valeurs dont le « business models » est exceptionnel, il devrait faire significativement mieux que les indices.

La société de gestion est située au 30, avenue Georges V, Paris VIIIème. L'actif du fonds « Best Business Models » s'élève à environ 490 millions euros. Vu l'adresse de la société, les frais liés à ce fonds ne peuvent qu'être élevés. Et ils le sont : 3% à l'entrée, 1% à la sortie, auxquels s'ajoutent des frais de gestion, 1,56% de l'actif net.

Venons en aux performances du fonds : +16% depuis janvier 2013. C'est médiocre pour un fonds dont l'intitulé est aussi arrogant. L'indice CAC 40 a progressé presqu'aussi vite (+ 14%). Le cours de L'Oreal, valeur de grande qualité, et que tout le monde connaît, a grimpé de 21%.

Sur un an, le fonds a progressé de 22%. Un peu mieux que l'Euro Stoxx (+17% avec dividendes réinvestis). A nouveau, un fonds évoquant des business models exceptionnels devrait faire nettement mieux qu'un indice, surtout quand on sait que cet indice inclut bien sûr des valeurs de qualité médiocre, y compris, ceci dit en passant, un petit nombre de valeurs grecques...

Sur 5 ans, et selon le fact-sheet de MF au 30 août 2013, le fonds a progressé de 13%, contre 0% pour ce même Euro Stoxx. C'est comparativement pas trop mal, mais en valeur absolue, la performance est médiocre. Sur la même période, un actionnaire de la société L'Air Liquide aurait gagné … 50%. Un actionnaire de L'Oreal aurait gagné 75%. Et ce sans payer ni frais d'entrée, ni frais de sortie. Sans même parler de Google, dont les actionnaires auraient gagné, en 5 ans, 103%.


Bien entendu, ces performances médiocres s'expliquent par la difficulté qu'il y a à identifier des valeurs correspondant exactement à l'expression « best business model » et à les acheter à un prix attractif.

Mais le fonds présente aussi 2 défauts majeurs, qui pourraient l'empêcher à l'avenir de répondre aux attentes impliquées par son intitulé.
Primo, il est limité aux valeurs européennes, alors que, comme chacun sait, il y a davantage d'entreprises performantes en Amérique du Nord qu'en Europe ;
Deuxio, le fonds accorde un poids sectoriel important au secteur financier. A fin juin 2012, les banques représentent 11,88% des actifs. Sur la factsheet datée du 30 août 2013, le secteur des services financiers (comprenant banques, assurances et des valeurs comme Unibail) représente presque 24% de l'actif, contre 23% pour l'industrie et 14% pour les biens de consommation. Or les établissements financiers sont inter-dépendants : la faillite de Lehman a causé un énorme tort à tous ses confrères. La faillite éventuelle d'un constructeur auto aux USA ne causerait aucun tort à VW ou à Renault.

Conclusion : les performances de ce fonds sont décevantes par rapport à son intitulé.



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