Le
fonds « Best Business Models » de MONTPENSIER FINANCE
(MF)
Ce
fonds, créé en mai 2003, porte un nom très flatteur, qui a attiré
mon attention. Si ce fonds investissait réellement dans des valeurs
dont le « business models » est exceptionnel, il devrait
faire significativement mieux que les indices.
La
société de gestion est située au 30, avenue Georges V, Paris
VIIIème. L'actif du fonds « Best Business Models »
s'élève à environ 490 millions euros. Vu l'adresse de la société,
les frais liés à ce fonds ne peuvent qu'être élevés. Et ils le
sont : 3% à l'entrée, 1% à la sortie, auxquels s'ajoutent des
frais de gestion, 1,56% de l'actif net.
Venons
en aux performances du fonds : +16% depuis janvier 2013.
C'est médiocre pour un fonds dont l'intitulé est aussi arrogant.
L'indice CAC 40 a progressé presqu'aussi vite (+ 14%). Le cours de
L'Oreal, valeur de grande qualité, et que tout le monde connaît, a
grimpé de 21%.
Sur
un an, le fonds a progressé de 22%. Un peu mieux que l'Euro
Stoxx (+17% avec dividendes réinvestis). A nouveau, un fonds
évoquant des business models exceptionnels devrait faire nettement
mieux qu'un indice, surtout quand on sait que cet indice inclut bien
sûr des valeurs de qualité médiocre, y compris, ceci dit en
passant, un petit nombre de valeurs grecques...
Sur
5 ans, et selon le fact-sheet de MF au 30 août 2013, le fonds a
progressé de 13%, contre 0%
pour ce même Euro Stoxx. C'est comparativement pas trop mal, mais en
valeur absolue, la performance est médiocre. Sur la même période,
un actionnaire de la société L'Air Liquide aurait gagné … 50%.
Un actionnaire de L'Oreal aurait gagné 75%. Et ce sans payer ni
frais d'entrée, ni frais de sortie. Sans même parler de Google,
dont les actionnaires auraient gagné, en 5 ans, 103%.
Bien
entendu, ces performances médiocres s'expliquent par la difficulté
qu'il y a à identifier des valeurs correspondant exactement à
l'expression « best business model » et à les acheter à
un prix attractif.
Mais
le fonds présente aussi 2 défauts majeurs, qui pourraient
l'empêcher à l'avenir de répondre aux attentes impliquées par son
intitulé.
Primo,
il est limité aux valeurs européennes, alors que, comme chacun
sait, il y a davantage d'entreprises performantes en Amérique du
Nord qu'en Europe ;
Deuxio,
le fonds accorde un poids sectoriel important au secteur financier. A
fin juin 2012, les banques représentent 11,88% des actifs. Sur la
factsheet datée du 30 août 2013, le secteur des services financiers
(comprenant banques, assurances et des valeurs comme Unibail)
représente presque 24% de l'actif, contre 23% pour l'industrie et
14% pour les biens de consommation. Or les établissements financiers
sont inter-dépendants : la faillite de Lehman a causé un
énorme tort à tous ses confrères. La faillite éventuelle d'un
constructeur auto aux USA ne causerait aucun tort à VW ou à
Renault.
Conclusion :
les performances de ce fonds sont décevantes par rapport à son
intitulé.
jjj
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