Le T2 de Lear Corporation
(26 juillet) : moins brillant qu’il n’y paraît
Rappels
historiques
Lear
Corporation est un équipementier automobile de premier rang, spécialisé dans les
sièges (76% du CA) et les systèmes électriques (24% du CA). En juillet 2009, il
s’est placé sous la protection de la loi sur les faillites américaine, régime d’où
il est sorti en novembre de la même année. Ses principaux clients sont Ford, GM
et BMW.
Activités
En 2012,
Lear avait réalisé un CA total de 14,6 Mds $. Au T2 2013, le CA s’est élevé à
4113m $, en progression en données publiées de 12%. Le pôle Sièges a progressé
de 10%, le pôle Electricité de 19%.
Pour
l’ensemble de 2013, Lear anticipe désormais
une croissance du CA de 8%, au lieu d’une croissance comprise entre 4 et 5%.
D’un
point de vue géographique, l’Europe a vu son CA progresser de 13%, à 1584m,
soit une jolie performance que Lear explique assez peu. Curieusement, la
croissance est moins forte en Amérique du Nord (+ 6%, à 1550m). L’Asie
progresse évidemment plus vite (+15% à 705m) et l’Amérique du Sud également
(+50% mais à seulement 274m).
Résultats
Marge
d’exploitation (avant frais généraux du siège social) de 5,8% dans les sièges,
en baisse par rapport à T2 2012, et de 9,7% dans les activités Electriques, en
forte progression par rapport à la même période. La marge d’exploitation du
groupe ressort à 4,9% après frais de siège, contre 5,2% au T2 2012. Le bénéfice
net consolidé chute de 5%, en raison d’impôts plus lourds et d’une moindre
contribution des sociétés mises en équivalence.
En
raison surtout du moindre nombre d’actions, le bpa du trimestre passe de 1,45$
à 1,62$, en hausse non pas de 20% comme le dit la société, mais plutôt de 12%
(le bpa 2012 retraité étant plutôt de 1,45$ et non 1,35$). Le free cash-flow du
T2 2013 s’élève à 74m $. Lear anticipe un free cashflow de 300m sur l’ensemble
de l’exercice, soit environ 10% de plus qu’en 2012 (hors acquisition de
Guilford Mills).
Situation
financière
Les
fonds propres à fin juin s’élèvent à 2790m, soit 32,6$ par action. L’endettement
long terme reste contenu, à 1784m. Le groupe est ambitieux et investit
lourdement pour accompagner ses clients : 300m en 2011, 688m en 2012 (y
compris l’acquisition de Guilford aux USA) et 450m en 2013 (e). En janvier
2013, le groupe a émis un emprunt obligataire de 500m $ à un taux de 4,75%, sur
10 ans.
Le
groupe présente également la caractéristique de dépenser des montants
importants pour racheter ses propres titres : 500m $ en 2012 ! soit
166% du free cash flow 2013 (e). C’est beaucoup, voire excessif si on se
rappelle qu’en 2009, Lear n’a pas hésité à faire faillite plutôt que de
rembourser ses créanciers.
Eléments
d’évaluation
Sur la
base d’un cours de bourse de 70$ le 1er août, le ratio
capitalisation/CA s’élève à 38%, ce qui est relativement faible. Le P/E 2013
s’élève à 11,8 , un ratio qui n’est ni très élevé, ni très attractif. Le cours
représente environ 2,1 fois les fonds propres par action. Le ratio free
cashflow/capitalisation s’élève à 5,2%, ce qui à nouveau n’est ni très cher, ni
très attractif.
On peut
toutefois penser qu’une entreprise qui a déjà eu recours à la Loi sur les
Faillites mérite une décote, vu le risque non négligeable qu’elle prenne à
nouveau cette mesure.
Dans ces
conditions, et malgré la bonne orientation du CA, il nous paraît préférable de
ne pas investir dans les actions Lear Corp.
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